Me voici de retour sous la grisaille du Ch’Nord après un court passage à Montpellier vendredi dernier le 30 avril 2010 sur la journée.

J’ai été invité à participer au CIPPEG (Congrès Gérosanté) un congrès réunissant des centaines d’experts et d’acteurs terrain dans le domaine d’Alzheimer.

Fabrice Nouvel, ergothérapeute au CHU de Nimes, président de l’association des ergothérapeutes en gériatrie, et expert nommé par la Haute Autorité de Santé pour le plan Alzheimer, m’avait proposé d’intervenir au cours d’un atelier sur l’évaluation et la compensation des facultés du sujet Alzheimer  à domicile. Mon rôle était de présenter quelques aides techniques permettant aux personnes atteintes de cette maladie de vivre de manière plus digne et plus autonome chez eux.

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Il faut savoir que la maladie présente plusieurs stades d’évolutions que l’on peut classer de 1 à 7 sur l’échelle FAST, une échelle parmi d’autres qui est beaucoup utilisée par les acteurs encadrant les malades.

De l’étape 1 à 3, la personne a des difficultés de planification. Il faut l’aider à se repérer dans le temps et lui faciliter les tâches quotidienne. Il est curieux de réaliser qu’à ce stade, la personne n’est par exemple incapable de faire du café si on ne lui prépare pas tous les éléments pour le faire. Il est trop complexe pour elle d’organiser sa pensée et de sortir le café, le filtre, la machine, de mettre de l’eau dans la cafetière…. Ce point est très intéressant car il souligne l’importante de bien doser le niveau de difficultés des activités qu’on peut proposer à un sujet Alzheimer et de trouver l’équilibre entre sur-stimulation (ne pas mettre la personne en situation d’angoisse avec des choses trop difficiles à faire) et sur-assistance (faire tout à sa place). Pour cette phase de trouble dans la planification, des aides techniques permettant de simplifier et organiser les tâches quotidiennes sont donc pertinentes. Ce qui peut aider la personne à se repérer dans le temps aussi (calendrier électronique, montre parlante…). Plus vite ces aides sont intégrées au quotidien de la personne, et plus efficaces et durables elles seront !

Ensuite aux stades 4 et 5, la personne s’expose à des risques domestiques (brûlures, chute, fuite…). Interviennent donc les aides à la déambulation, les accessoires anti-chute, les appareils de géolocalisation, les systèmes d’alerte…

Enfin aux stades 6 et 7 la personne est malheureusement contrainte à passer du lit au fauteuil et du fauteuil au lit. Les aides au transfert et au positionnement, non spécifique au sujet Alzheimer, sont donc nécessaires.

Ce que je retient de cette expérience, c’est qu’il est trop vague de dire que tel ou tel produit correspond à un besoin Alzheimer et point. Cela dépend de quel stade de la maladie on parle. Une aide technique en phase 4 et 5 ne sera pas aussi pertinente, voir acceptée, qu’en phase 1 à 3.

Ce que cela signifie pour Tous ergo : il nous faut donc travailler à découper le besoin Alzheimer en 3 sous-besoins et baliser les produits en fonctions de ces stades. Comme disait ma grand mère : « Yapuka ».

PS : petite auto satisfaction, sur les 30 ergo dans la salle, les 3/4 ont levé la main quand j’ai demandé « Qui connait Tous ergo? » ça fait plaisir !