Le chocolat est un aliment qui connait un franc succès. D’apprès les professionnels de ce secteur, les Français en consomment plus de 6 kilogrammes par an et par habitant : cela représente près de 4 carrés par personne et par jour.

Dans les rayons, il est présent sous toutes ses formes et il est parfois difficile de s’y retrouver : en tablette, en poudre, pâte à tartiner, confiseries, barres chocolatées, … Il peut être de différents types : blanc, noir, au lait, parfois garni avec d’autres ingrédients (noisettes, riz soufflé…). Présent tout au long de l’année : on le fond sur des crêpes à la chandeleur, on le moule pour les fêtes de Pâques en classiques poules, lapins ou œufs. On l’offre même dans de jolis coffrets au moment des fêtes de fin d’année.

Le chocolat a souvent la réputation d’être irrésistible : on commence la tablette…et puis on la termine. Cet article vise à démêler le vrai du faux sur cet aliment, savoir tirer parti de ses nombreux atouts et donner quelques clés pour le savourer sans culpabilité !

D’où vient-il ?

On fabrique le chocolat à partir des fèves de la cabosse, le fruit du cacaoyer. Dans nos rayons aujourd’hui, ce produit surnommé l’or brun est principalement d’origine ivoirienne. Les peuples mayas et aztèques furent les premiers à cultiver le cacaoyer. Il fut rapporté en Europe par les conquistadores espagnols qui ajoutèrent du sucre et des épices pour le rendre moins amer.

Comment est-il transformé ?

Les fèves sont d’abord torréfiées puis concassées pour obtenir de la pâte de cacao. Le chocolat noir est fabriqué en ajoutant un peu de sucre et parfois de la graisse végétale à cette pâte. Pour la version au lait, on ajoute davantage de sucre et également du lait.

En revanche, le chocolat blanc ne contient pas de cacao. En effet, on peut presser cette pâte pour obtenir deux produits : d’un côté le beurre de cacao qui peut servir à la production du chocolat blanc et de l’autre la poudre de cacao.

Les super pouvoirs nutritionnels du chocolat

Le chocolat peut constituer un véritable atout nutritionnel… à condition de bien le choisir. En fonction du type de produits les teneurs en nutriments sont différentes et les effets sur la santé ne sont pas les mêmes.

Le chocolat noir

Le chocolat noir à 70 % de cacao minimum est le plus intéressant sur le plan nutritionnel. Il apporte du magnésium, potassium, et également du fer et de la vitamine B9. De son nom grec Théobroma qui signifie « nourriture des Dieux », il peut avoir des effets anxiolytiques grâce à sa teneur en théobromine. Cette action peut s’expliquer par sa teneur en magnésium qui permet de limiter les effets du stress et encore par sa teneur en tryptophane qui permet de produire de la sérotonine, neuromédiateur qui peut contribuer au ressenti d’une sensation de bien-être.

Le saviez-vous ?

Le chocolat a été testé comme traitement dans une maison de retraite ! Les patients diagnostiqué dépressif, initialement sous traitement anxiolytique ont passé un test à l’arrêt de leur traitement. Puis le même test après avoir été prescrit un carré de chocolat noir matin et soir. Vous connaissez déjà les résultats : le chocolat a amplement amélioré l’état psychologique des résidents de la maison de retraite.

Le chocolat au lait

Le chocolat au lait contient davantage de sucres et un peu moins des nutriments précédemment cités. Les chocolats garnis ont l’avantage d’apporter aussi d’autres nutriments : les amandes apportent par exemple du calcium. Toutefois, pour les personnes fragiles ou les enfants il faut rester vigilant au risque de fausse route associé à leur consommation car les noisettes restent entières dans la bouche une fois le chocolat fondu.

Le chocolat blanc

Le chocolat blanc n’a aucun des intérêts précédents. Il apporte principalement des sucres et des matières grasses.

Le cacao en poudre

Côté cuisine, le cacao en poudre est intéressant. A distinguer du chocolat en poudre qui contient davantage de sucre.

La pâte à tartiner

La pâte à tartiner : préférer les marques qui ne contiennent pas d’huile de palme. Cela pour deux raisons. Cette matière grasse contient une quantité importante d’acides gras saturés, qui sont à limiter dans notre alimentation. Le deuxième argument est celui d’agir en consommateur responsable. Il convient également de se préoccuper de l’impact écologique de notre consommation alimentaire.

Rester vigilant sur les autres pâtes à tartiner et leurs ingrédients : préférez celles qui contiennent des matières grasses non hydrogénées, c’est-à-dire non transformées.  On en réalise même certaines à partir de haricots rouges et ce qui apporte des protéines, des fibres. C’est une alternative d’ailleurs deux fois moins sucrée que les autres pâtes à tartiner !

Ses petits secrets

Le chocolat est-il toxique ?

Toxique à forte dose ? Le chocolat contient naturellement du nickel, cela est lié aux teneurs présentes dans les sols où poussent les cacaoyers. A forte dose, ce métal peut devenir toxique pour l’organisme. Deux astuces permettent de limiter les apports de nickel contenu dans le chocolat : varier les types de chocolat consommés et alterner les marques. Cela permet de diversifier les sources d’approvisionnement et de limiter les risques.

Le chocolat allégé est-il meilleur pour la santé ?

Allégé ou pas ? Le chocolat allégé n’est pas moins calorique que le classique. Il est allégé en sucre mais contient davantage de matières grasses. Préférez un chocolat classique qui sera moins transformé.

Peut-on manger du chocolat quand on est diabétique ?

Le chocolat est-il interdit pour les personnes diabétiques ? C’est une croyance qui persiste et pourtant aucun aliment n’est à bannir totalement. Tout d’abord, et ce que l’on soit diabétique ou non, il faut rester sur des quantités raisonnables. Il est à consommer plutôt au moment d’un repas que de façon isolée sous forme de grignotage. Cela permet un brassage dans l’estomac avec l’ensemble de la prise alimentaire, ce qui évite un pic hyperglycémique.

Les vertus du chocolat chez les personnes âgées

Le chocolat, notamment noir est porteur de nombreux bienfaits, pour les personnes de tout âge. Mais on a démontré que ce dernier faisait des merveilles sur la santé des séniors.

En effet, selon une étude menée par l’université Italienne d’Aquila, manger du cacao aurait un impact positif sur :

  • La mémoire
  • Le raisonnement
  • Le système cognitif

Grâce à sa teneur en flavonoïdes, le chocolat est un aliment antioxydant, anti inflammatoire, ce qui préserve des maladies. Il apporte notamment une certaine protection au cœur et aux artères. Mais ce, toujours si on le consomme le plus pur (noir) possible.

Ce sont particulièrement ses minéraux et vitamines qui nous intéressent. Effectivement, le taux de magnésium, potassium, sélénium, cuivre et zinc, et la présence des vitamines A et B, sont un réel atout pour la mémoire ! Ces élément aident aussi à ralentir le déclin des capacités cognitives !

Sa teneur en fibre a aussi des effets notoires sur le transit. D’ailleurs, retrouvez plus de conseils sur le sujet dans l’article de blog : Comment avoir un bon transit ?

Quelles quantités consommer ? Sous quelle forme ?

Un repère simple pour se souvenir de la quantité de chocolat à ne pas dépasser est de se fier à la taille de son index.

Cet aliment est un réel levier pour stimuler les papilles gustatives des personnes âgées en perte d’appétit. Il présente de multiples saveurs dont la saveur sucrée, qui est la mieux préservée avec l’avancée en âge. Osons casser les codes du repas pour le proposer dès l’entrée : cela permet de stimuler la prise alimentaire. Combien de fois les plateaux des services de portage de repas ou en établissement repartent plein car « il a seulement mangé son dessert…». Et pourquoi ne pas se laisser tenter par un plat sucré-salé au chocolat ? Viandes blanches servies avec une sauce au chocolat fondu ou encore vinaigrette ? Le chocolat peut être râpé dans des préparations, ou bien en poudre ou fondu.

L’avantage est que l’on peut le décliner en différentes textures pour varier : mousses, gâteau, boisson lactée chocolatée. L’idéal est de privilégier un laitage à aromatiser soit même plutôt qu’une crème dessert déjà chocolatée qui contient beaucoup de sucre et moins de protéines et de calcium.

Savourer pleinement le cacao

Difficile de se restreindre ? Quand vous consommez du chocolat vous culpabilisez ? Et si vous mobilisiez vos 5 sens pour savourer cet aliment en pleine conscience ! Petit exercice pour une dégustation basée sur le plaisir sensoriel :

  • S’installer dans un endroit calme avec un carré de chocolat, choisir de préférence un lieu silencieux à un moment où il est possible de se concentrer pleinement sur le moment présent ;
  • Avant de démarrer l’exercice, respirer doucement pour se recentrer, puis prenez le temps d’observer votre carré de chocolat : quel est son aspect, sa couleur, sa forme, est-il brillant ou plutôt mat ? ;
  • Ensuite, saisir le carré et prêter attention aux sensations en main : quelle est sa texture ? est-il froid ou plutôt chaud ?
  • Sentez le carré de chocolat, les yeux fermés, inspirez : par quel adjectif la qualifieriez-vous ?
  • Déposer le carré sur votre langue, toujours les yeux fermés. Laisser le fondre et croquez le : soyez attentifs aux saveurs, à la texture, aux arômes qui remontent.
  • Arrêtez-votre consommation quand le plaisir disparaît.

Le chocolat est votre ami

C’est un aliment qui présente des bienfaits nutritionnels. C’est même un précieux atout pour maintenir le plaisir alimentaire des personnes en perte d’appétit. Comme chaque aliment, les excès peuvent conduire à des effets néfastes sur la santé. Il convient d’en avoir une consommation raisonnée, idéalement variée et en préférant le chocolat noir. Prendre le temps de la dégustation pour savourer le moment présent est une piste intéressante pour éviter de culpabiliser.

Article rédigé par Maurine, diététicienne nutritionniste : https://www.maurinenutrition.fr