La zoothérapie, c’est quoi exactement ?

Qu’est-ce que la zoothérapie ?

La définition de la zoothérapie, aussi appelée thérapie assistée par l’animal ou médiation animale, correspond à une activité thérapeutique qui se sert de la présence d’un animal pour favoriser le bien-être physique, psychologique ou social d’une personne ayant des troubles mentaux, psychologiques, physiques ou même sociaux. Il existe différents types de zoothérapie, comme par exemple la delphinothérapie (thérapie assistée par le dauphin) ou encore la chat-thérapie.

Il semblerait que le plus ancien cas de zoothérapie dont nous nous rappelons remonte aux expériences de William Tuke qui a marqué l’histoire de la zoothérapie. En 1796, choqué par les conditions de vie des sans-abris et des malades mentaux, il crée le York Retreat, en Angleterre. Les résidents peuvent alors évoluer dans un lieu sécurisé et interagir avec certains animaux (rongeurs, oiseaux…). Peu à peu, leur attitude change : des déambulations sans but, des crises d’angoisse ou de violence laissent place à des comportements apaisés. Ils commencent à prendre soin des animaux, montrent plus de concentration et développent une meilleure estime d’eux-mêmes.

Un peu plus tard, au XIXe siècle, Florence Nightingale, pionnière des soins infirmiers modernes, observe que les petits animaux peuvent réduire le stress et améliorer le moral des patients hospitalisés. Elle note notamment que les personnes alitées réagissent positivement à la présence d’animaux de compagnie, en particulier les oiseaux, qu’elle recommande parfois pour les patients en longue convalescence. Ces observations contribueront à légitimer progressivement l’idée que l’interaction avec les animaux peut avoir une valeur thérapeutique.

Plus récemment, dans les années 1960, le psychologue américain Boris Levinson observe les effets positifs de la présence de son chien auprès d’enfants atteints de troubles psychologiques, ce qui contribuera à poser les bases de la zoothérapie moderne.

Quels sont les bienfaits de la zoothérapie ?

L’interaction régulière avec un animal de compagnie, qu’il s’agisse d’un chien, d’un chat ou d’un autre animal, apporte un véritable apaisement émotionnel. Cette relation affective peut aider à :

1. Réduire l’anxiété et l’agitation : Dans les EHPAD ou les hôpitaux, certains résidents peuvent ressentir de l’angoisse ou de la nervosité. La simple présence d’un animal calme peut aider à réduire ces tensions et favoriser un retour au calme.

2. Améliorer la santé mentale et la qualité de vie globale : En stimulant l’empathie, la responsabilité et l’attachement, la zoothérapie contribue à restaurer un équilibre émotionnel, en particulier chez les personnes souffrant de dépression ou de solitude. La présence d’un animal crée des repères, une routine, et génère de la joie au quotidien.

3. Favoriser la communication et les interactions sociales : L’animal devient un véritable médiateur, facilitant les échanges entre les patients, les soignants et les proches.

4. Motiver au mouvement : Jouer, promener ou simplement s’occuper de l’animal pousse à bouger, à sortir du lit ou de la chambre.

5. Stimuler l’attention et la mémoire : Se rappeler du nom de l’animal, de ses habitudes ou de leurs dernières interactions sollicite activement la mémoire, notamment chez les personnes âgées.

6. Réduire la perception de la douleur : La distraction et l’effet apaisant de l’animal peuvent atténuer la sensation de douleur, souvent amplifiée par l’isolement par exemple.

7. Encourager la motricité fine et la mobilité : Caresser, brosser ou promener l’animal permet de bouger en douceur, sans pression, tout en maintenant des gestes utiles et agréables.

8. Rompre l’isolement : L’animal devient un compagnon quotidien, source de lien affectif et de présence rassurante.

9. Renforcer la confiance en soi : Participer à une séance de dressage ou simplement prendre soin de son animal donne un sentiment de responsabilité et d’utilité, en particulier chez les personnes seules ou dépendantes.

Comment devenir zoothérapeute ?

Quelle formation pour devenir zoothérapeute ? 

Le métier de zoothérapeute suscite un intérêt croissant, notamment en raison des nombreux bienfaits observés chez les publics accompagnés. Pourtant, à ce jour, le titre de zoothérapeute n’est pas reconnu officiellement et ne bénéficie d’aucun encadrement légal strict en France.

Cependant, il est tout à fait possible d’être formé pour devenir zoothérapeute en suivant une formation professionnelle adaptée. Ces formations peuvent avoir lieux dans un institut de zoothérapie ou un organisme de formation, qui proposent aujourd’hui des parcours spécialisés permettant d’acquérir les compétences nécessaires pour exercer ce métier avec sérieux. Ces formations abordent les bases de l’éthologie, les techniques d’accompagnement thérapeutique, les rôles de l’animal, ainsi que les différents types de patients concernés.

La zoothérapie étant une discipline complémentaire, il est fortement conseillé d’avoir une formation initiale ou une expérience préalable en tant que professionnel de la santé : infirmier, psychologue, éducateur spécialisé, ergothérapeute, etc. Cela garantit une meilleure compréhension des besoins des patients et un cadre d’intervention plus rigoureux.

Quelles sont les qualités pour devenir zoothérapeute ?  

Les zoothérapeutes accompagnent un public souvent fragile, en interaction constante avec des animaux. Il doit alors se montrer calme, à l’écoute, patient. 

Celui-ci doit aussi être créatif afin de toujours proposer de nouvelles méthodes thérapeutiques efficaces et originales. 

Un zoothérapeute se doit d’être très observateur afin d’analyser les interactions entre l’Homme et l’animal. Il doit être apte à interpréter justement ces interactions. 

La zoothérapie pour les personnes âgées ?

La zoothérapie en EHPAD ou en maison de retraite contribue largement au bien-être des personnes âgées en étant un véritable soutien émotionnel. Cette technique améliore l’autonomie des personnes âgées, l’estime de soi, la réduction du stress, la réduction de la tension artérielle et du rythme cardiaque. Cette méthode ne guérit pas mais permet cependant de faciliter le quotidien des patients et permet de mieux et de bien vieillir. 

Chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, la zoothérapie a un impact très positif car elle stimule la communication non verbale, la vue, le toucher ainsi que la mémoire car permet de faire resurgir des souvenirs de leurs animaux de compagnie. Par ailleurs, cela permet de limiter les comportements agités liés à cette maladie.

Comment la zoothérapie aide-t-elle les enfants ?

Les enfants atteints de troubles de l’attention (TDA) ou du comportement, sujets à un trouble cognitif,  développent grâce à ce procédé leur empathie, la maîtrise de soi ainsi que leurs compétences sociales. Les effets positifs de la zoothérapie pour enfants sont nombreux puisque cela leur permet de réduire notamment leur stress, leur impulsivité, maîtriser leurs émotions, prendre confiance en eux, apprivoiser leur peur, le développement du langage. L’animal représente un véritable soutien affectif pour celui-ci.

Quels animaux sont utilisés en zoothérapie ?

De plus en plus de pratiques voient le jour dans le cadre de ce type de thérapie assistée. 

Les animaux les plus couramment utilisés :

1. Le chien : Grâce à son tempérament sociable et à sa capacité à interagir naturellement avec l’humain, le chien est l’animal le plus utilisé en zoothérapie. Il est souvent impliqué dans les établissements de santé, les maisons de retraite ou les centres spécialisés.

2. Le cheval : La médiation équine est utilisée principalement afin de réaliser un travail sur la posture, la coordination et la communication non verbale. Il est particulièrement adapté aux troubles moteurs ou à certaines pathologies psychiques.

3. Le lapin : Sa douceur et sa petite taille en font de lui un animal rassurant, notamment pour les enfants. Il est souvent utilisé dans des structures où le contact physique doux est recherché (comme la calinothérapie).

D’autres animaux, parfois moins communs, peuvent également être utilisés  :

1. Chats : apaisants, ils sont souvent utilisés dans les EHPAD ou les foyers d’accueil.

2. Cobayes (cochons d’Inde) et hamsters : ils sont généralement utiles dans un milieu scolaire ou éducatif.

3. Oiseaux, poissons : leur observation calme et captive correspond notamment aux personnes anxieuses ou en perte de repères.

4. Ânes, lamas ou alpagas : utilisés ponctuellement, notamment en médiation animale dans les campagnes.

Et la calinothérapie ?

La calinothérapie est une pratique complémentaire qui vise à apporter du réconfort par le toucher et le contact physique, souvent à travers des câlins avec l’animal. Elle favorise la libération d’ocytocine (hormone du bien-être) et peut réduire le stress, l’anxiété et même certaines douleurs. Les chiens, lapins ou chats sont les plus adaptés à cette forme de thérapie.

Quels sont les principes de la zoothérapie ?

Les principes de la zoothérapie reposent sur une relation positive entre l’homme et l’animal. Elle se sert des méthodes thérapeutiques encadrées, améliorant le bien-être physique et psychologique. Cette approche psychologique s’appuie sur le rôle médiateur de l’animal pour créer un lien de confiance. L’intervention en zoothérapie est toujours adaptée, individualisée et centrée sur la qualité de la relation homme-animal.

La zoothérapie, bien qu’encore peu connue dans certaines structures, représente une activité à fort potentiel thérapeutique. En s’appuyant sur le lien affectif avec l’animal, elle offre une alternative aux soins classiques contribuant ainsi à l’amélioration du bien-être des personnes fragiles, quel que soit leur âge.