Peut-on traiter, soigner l'Alzheimer ?
La maladie d'Alzheimer est une pathologie neurodégénérative. En d'autres termes, c'est une maladie qui, petit à petit, provoque la dégénérescence des neurones. Cette dégénérescence a malheureusement son noyau dans une partie du cerveau en charge de notre mémoire : l'hippocampe. Au fur et à mesure, la pathologie se propage à l'ensemble du cerveau, causant certains troubles de la mémoire, et troubles cognitifs. Comme la plupart des maladies neurodégénératives, il n'y a à ce jour que de très faibles probabilités de guérir, même décelée à ses prémices. Cependant, soigner l'Alzheimer a deux significations :
- Pour le corps médical soigner cette maladie signifie ralentir voire stabiliser la progression des symptômes, notamment cognitifs.
- Pour le patient et ses proches, soigner l'Alzheimer implique de recouvrer certaines capacités et une qualité de vie.
Actuellement, tout ce que le corps médical peut faire, est de ralentir les symptômes et de stabiliser la progression de la pathologie.

Nos aides pour l'Alzheimer
1. Peut-on ralentir la maladie d'Alzheimer ?
Est-il possible de guérir de l'Alzheimer ?
Comme évoqué, on ne peut pas arrêter la progression de la maladie d’Alzheimer. Il est donc, à ce jour, toujours impossible de soigner la maladie d’Alzheimer. Cependant, il existe des moyens de ralentir l’avancée des symptômes.
Les différents traitements médicamenteux disponibles
Il existe 4 médicaments sur le marché qui sont prescrits pour faciliter le quotidien des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de leurs aidants.
- Le Rivastigmine
- La Mémantine
- Le Donépézil
- La Galantamine
Comme évoqué précédemment, leur efficacité est limitée puisqu'ils ne traitent pas la maladie à proprement parler mais simplement les troubles cognitifs. Ces traitements s’accompagnent la plupart du temps d'examens préalables afin de déceler les potentiels risques d’effets indésirables dangereux. Leurs interactions avec d'autres médicaments font que ces traitements ne sont pas systématiquement prescrits. La première prescription est obligatoirement faite par un spécialiste en neurologie, gériatrie ou psychiatrie, notamment en cas de démence.
Comment ces traitements agissent-ils sur l'Alzheimer ?
Ils sont classés dans deux familles de traitements :
- Donépézil, Rivastigmine, Galantamine : les inhibiteurs de l'acétylcholinestérase (l'enzyme qui attaque le neurotransmetteur acétylcholine). Ces traitements vont donc agir en protégeant le neurotransmetteur et en maintenant la connexion entre deux neurones : la synapse. Au plus tôt on a recours aux inhibiteurs de l'acétylcholinestérase, au mieux on pallie à la perte continue d'acétylcholine. Mais les dégâts se propagent plus vite que le médicament ne répare : la maladie continue sa propagation.
- Mémantine : bloqueur des récepteurs NMDA. Ces derniers, à cause de la pathologie, vont sur-activer le neurotransmetteur et ainsi pousser à la destruction graduelle des neurones. Nous appelons ce phénomène l'excitotoxicité.
Quels sont les effets positifs sur la maladie ?
Bien que controversés, ces traitements pour la maladie d’Alzheimer auraient tout de même des effets positifs avérés sur la maladie. Les effets positifs vont être, globalement, une stabilisation de la dégénérescence tout le long de la prise du traitement. Ceux-ci cependant ne font pas de miracles, les bénéfices sont souvent faibles et retardent la perte d’autonomie. On constate :
- Une amélioration des capacités cognitives,
- Une stabilisation des capacités de mémorisation et de remémoration,
- Une stabilisation des fréquences de crise de défense,
- Un effet positif sur les troubles psycho-comportementaux.
Leur efficacité est cependant temporaire puisqu'à l'arrêt du traitement, les patients traités rejoignent le stade auquel sont les patients non-traités. Malheureusement, ces traitements sont souvent accompagnés d'effets secondaires négatifs : sur le coeur, le système digestif, le sommeil. C'est d'ailleurs pourquoi ces médicaments ne sont plus pris en charge par la sécurité sociale.
Quelle est l'espérance de vie quand on est atteint d'Alzheimer ?
Il n’y a pas d'espérance de vie à proprement parler pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. En fonction de l’âge auquel la maladie se déclare, la maladie évoluera plus ou moins vite. Cela varie également en fonction de la personne. Cependant, généralement, les symptômes conduisent le patient au décès en 8 à 16 ans. La maladie évolue généralement en plusieurs stades : léger, modéré, sévère, terminal. Pour en savoir plus sur les différentes phases de la maladie d’Alzheimer : Comment évolue la maladie d’Alzheimer ?
2. Comment prévenir l'Alzheimer ?
Il est possible de ralentir la progression de la maladie d'Alzheimer, mais il est aussi possible d’en prévenir l’arrivée en prenant soin de son hygiène de vie : sur le plan physique comme mental. Attention, ces gestes de prévention ne sont pas des gestes miracles. Ils peuvent prévenir l’arrivée de la maladie, ou simplement retarder l’apparition des premiers symptômes.
Commencer par réduire, voire éliminer, les mauvaises habitudes
La cigarette, les boissons alcoolisées, l’inactivité, le manque de stimulation cérébrale, ou encore manger trop gras, trop sucré ou trop salé. La viande industrielle aurait également un effet néfaste sur l’organisme, elle contient des toxines que le corps a du mal à assimiler et éliminer. Privilégiez la viande issue d’agriculture biologique, et évitez également d’en manger à chaque repas ! Variez les plaisirs : poissons gras, œufs, plats végétariens riches en nutriments.
Une bonne alimentation préserve le cerveau
Il n’y a pas de régime miracle pour entretenir le cerveau et éviter de manière certaine d’être atteint de la maladie d’alzheimer. Mais le cerveau a besoin d’apport variés et en quantité : c’est l’organe le plus gras de notre corps, le plus exigeant mais aussi le plus important ! Selon le Dr Jean-Marie Bourre, ce n’est pas moins de 40 substances alimentaires dont le cerveau a besoin pour fonctionner de manière optimale. Plus d’une vingtaine de vitamines et minéraux, une quinzaine d’acide gras (aminés, oméga 6 et 3), glucides, sucres, etc.
- L'huile d'olive : couplée à une activité physique régulière s'est prouvée efficace, notamment contre la dégradation des capacités cognitives.
- Les poissons gras, l'huile de poisson : qui préviendrait les risques de psychose et autres maladies du cerveau grâce à leur contenance en acide gras oméga 3.
- Les baies et fruits rouges : riches en anthocyanines, ils permettent d'éliminer les déchets cellulaires accumulés dans le cerveau qui sont responsables des troubles cognitifs.
- Les antioxydants : ils protèges les neurones ! Le plus puissant est le resvératrol, on le trouve dans les épinards, les brocolis, les raisins et le vin. (La consommation d'alcool est dangereuse pour la santé, à consommer avec modération.)
Prenez l'air, faites le plain de vitamine D !
S’activer est très bon pour la santé, faites des balades dans les parcs les jours ensoleillés, faites un tour dans le jardin… Ou exposez-vous simplement à la lumière du soleil, en vous protégeant, à la fenêtre ! Avoir un apport alimentaire en vitamine D réduit de 4 fois le risque de développer la maladie d’Alzheimer, s’exposer au soleil à la mi-journée réduit le risque 8 fois !
Protégez et entretenez votre organe le plus précieux : le cerveau !
C’est l’organe qui est touché par la maladie d’Alzheimer, c’est le premier à préserver. Vous devez, si vous le pouvez, le protéger des chocs et traumatismes qui vont réellement endommager le tissu cérébral. Il est tout autant important de le protéger des agressions chimiques et toxiques, notamment avec la prise de médicaments* ou la consommation d’alcool ou de drogues.
En prendre soin passe par une bonne alimentation qui lui apporte tous les oligo-éléments et éléments nutritifs dont il a besoin. Le tout est tout de même d’avoir une alimentation riche et variée, et d’éviter les carences.
En dernier point, évitez l'inactivité cérébrale ! Au lieu de regarder la télévision, faites des jeux de société, des jeux de mémoires, des mots fléchés, des sudoku, des exercices de calculs… Continuez de lire et de débattre du monde avec vos voisins ! Appelez vos proches, tissez du lien social… En somme, stimulez votre cerveau.
*En matière de consommation de médicaments, il existe quelques préconisations comme éviter les psychotropes et benzodiazépines, ainsi que les anticholinergique qui ne sont pas appropriés pour les personnes âgées.
3. Améliorer les conditions de vie quand on est atteint d'Alzheimer
Nous pouvons, évidemment, traiter les patients avec des alternatives non médicamenteuses. Ces thérapies passent par de la stimulation physique, cognitive et sociale, mais aussi par une organisation et adaptation du lieu de vie. Toutes ces petites améliorations vont aider à maintenir le degré d’autonomie un peu plus longtemps.
La rééducation et réhabilitation cognitive
Il existe plusieurs options cumulables pour maintenir les capacités cognitives d'un patient atteint d'Alzheimer :
- En communiquant et préservant le lien social,
- En jouant à des jeux de mémoire, de logique ou de réflexion,
- Avec des séances chez l'orthophoniste afin de préserver le langage,
- Pour soigner la dépression et l'anxiété, des séances chez un psychologue adapté peuvent aider,
- Les médecines douces : aromathérapie, stimulation multisensorielle, massages, luminothérapie,
- Écouter de la musique stimule le cerveau également : les souvenirs, les émotions, etc,
- Aider le corps et la motricité avec des séances de kinésithérapie et d'ostéopathie.
Adapter et organiser le quotidien d'une personne atteinte d'Alzheimer
Ordonner le quotidien et l'univers d'un patient est très bénéfique puisque cela réduit les possibilités de se perdre dans la journée.
- Rangement : un lieu de vie ordonnée permet au malade de mieux se repérer dans l'espace. Gardez en tête qu'une personne atteinte d'Alzheimer traverse parfois un nuage de brouillard, et qu'un lieu en désordre ne l'aidera pas à y voir plus clair, au contraire.
- De la signalétique : pancartes qui indiquent les pièces, étiquettes sur les tiroirs et les pots alimentaires, sur le téléphone ou encore sur les télécommandes. Cela aidera à maintenir une certaine autonomie et à limiter le stress et l'angoisse liés à ne pas trouver des chaises chez soi.
- Meubles : susceptibles de chuter et de se cogner, vous pouvez opter pour des coins en mousses à positionner sur les tables, commodes, etc. Vous pouvez aussi penser à des armoires et étagères aux vitres transparentes afin de permettre à la personne atteinte d'alzheimer de mieux se repérer face au contenu des armoires.
- Routine et planification du quotidien : une personne atteinte d'Alzheimer est en besoin de repères : qu'ils soient dans l'espace ou dans le temps. Il est primordial de créer une structure de journée pour que chaque jour soit un parcours connu et éviter les possibles sensations d'égarement.
- Aides techniques pour Alzheimer : des aides pour pallier les conséquences de la maladie d'alzheimer sur le quotidien. Des horloges sont spécialement conçues pour accompagner la personne tout au long de la journée : date, heure, moment de la journée, rendez-vous ou aide mémoire sur les moments fort du quotidien. Il existe également des casques de protection crânienne pour limier les risques de choc lors de potentielles chutes ou coups, des poignées de portes sécurisées ou encore des couverts ergonomiques et adaptés à la pathologie pour faciliter la prise de repas.
4. La prise en charge par la sécurité sociale de l'Alzheimer
Depuis 2018, les traitements pour Alzheimer ne sont plus remboursés par la sécurité sociale. Comme évoqué plus haut, ces derniers ne sont pas hautement efficaces et ne servent plus ou moins qu’à “limiter la casse” et retarder la dégradation de l’état du malade. Ils ne fonctionneraient que sur une courte période de 6 mois avant que la maladie d’Alzheimer ne rattrape son retard. La Haute Autorité de Santé privilégie les traitements non médicamenteux avec un réel accompagnement thérapeutique et une réelle adaptation du quotidien.
Le coût d'un traitement pour l'Alzheimer
En règle générale, pour le traitement d'un patient Alzheimer, on peut compter entre 10€ et 30€ par mois.
- Le Donepezil coûte en moyenne 30€ pour 28 comprimés à raison d'un comprimé par jour.
- Le Rivastigmine coûte environ 38€ pour 30 dispositifs trans dermiques (matchs) à raison d'un patch par période de 24h.
- Le Galantamine coûte au moins 21€ par boîte de 28 gélules à raison d'une gélule par jour.
- Et le Mémantine coûte environ 18€ pour 56 comprimés pour un demi comprimé par jours pendant 7 jours, un entier pendant les 7 jours suivants, 1 et demi les 7 jours qui suivent, 2 les 7 jours d'après.
À ces coûts s'ajoutent malheureusement les soins quotidiens, aidants, et pétillement de résidence dans une structure spécialisé. Actuellement, selon l'association France Alzheimer, un patient Alzheimer "coûte" en moyenne 1000€ par mois, cette somme pouvant monter à 2300€ si le patient est placé en établissement spécialisé.
Quelles aides financières pour la maladie d'Alzheimer ?
Face à toutes ces dépenses, il n'est que logique de se demander les aides financières à disposition pour nous aider à mieux accompagner une personne âgée atteinte d'Alzheimer. Les traitements n'étant plus remboursés par la sécurité sociale, d'autres dépenses sont en partie couvertes par des aides, sous certaines conditions.
Aides pour les placements des personnes atteintes d'alzheimer en établissements.
Il existe pour le moment deux aides plus ou moins spécifiques pour le placement des personnes atteintes d'Alzheimer. L'une provient de l'assurance maladie et l'autre du département.
- Allocation d'Affection longue Durée (ALD) : Elle n'est attribuable qu'aux personnes atteintes d'une maladie chronique. L'assurance maladie va, via cette aide, totalement prendre en charge les soins liés à cette maladie. Les soins non liés à la maladie chronique seront pris en charge au taux normal. Pour l'obtenir, il faut être atteint des troubles de la pathologie depuis un an. La demande à votre médecin traitant qui entamera le protocole.
- Allocation personnalisée d'autonomie (APA) : cette aide va permettre la prise en charge totale ou partielle d'un loyer. Sont compris les frais de maintien à domicile, une partie des frais d'hébergement en établissement médico-social. Pour l'obtenir, il faut résider en France, avoir 60 ans ou plus, être en perte d'autonomie (mesuré par la grille Aggir) empêchant l'accomplissement des gestes du quotidien. L'autonomie doit être évaluée entre 1 et 4. Le dossier d'application est disponible en CCAS. Attention, vous ne pouvez pas toucher l'APA si vous touchez la Prestation de Compensation du Handicap, la Majoration pour aide constante d'une tierce personne, ou la Prestation complémentaire pour recours à une tierce personne.
Aides pour les placements en maison de retraite
- Aide de la Maison de Retraite de la CAF : cette aide est attribuée sur demande aux personnes âgées résidant en EHPAD, maison de retraite, unité de soin longue durée, logement-foyer. L'attribution va dépendre de zone dans laquelle est localisé le logement, des ressources du demandeur, de la convention de l'établissement, du montant du loyer/tarif de l'hébergement en EHPAD.
- Aide de la maison de retraite du conseil général
- PCH : La Prestation de Compensation du Handicap. Elle est destinée aux personnes handicapées vivant à domicile ou chez l'aidant. C'est la CDAPH qui l'attribue, à vie, après validation de la demande.
- ASH : l'Aide Sociale à l'Hébergement. Elle prend en charge complètement ou en partie les frais liés à l'hébergement d'une personne âgée, qu'elle soit chez un aidant ou en établissement.
5. Les avancées cliniques : vers de nouveaux traitements ?
La maladie d'Alzheimer est très complexe. Ces dernières années, les chercheurs et neuroscientifiques ont su mieux comprendre la maladie, ses mécanismes, sa façon de se propager et d'évoluer. Après des années d'échecs dans les traitements de celle-ci, une lueur d'espoir surgit.
Un vaccin comme futur traitement pour lutter contre l'Alzheimer ?
La société Axon Neuroscience a dépassé le stade d'essai clinique de phase II. Il aurait été bien toléré par le panel de test humain constitué de 193 patients atteints de la maladie d'Alzheimer, dont 76 ayant reçu une dose de vaccin placebo. C'est-à-dire que ces 76 patients ont reçu un faux vaccin qui ne contenait donc rien.
L'essai a duré 24 mois, les patients ont reçu 11 doses. La bonne nouvelle, leur corps a bel et bien développé des niveaux élevés de réponse en anticorps immunoglobuline G. Cela serait efficace pour justement combattre l'une des agrégation nocive de la protéine TAU dans le cerveau. Le vaccin ralentirait également la progression de la maladie. Cependant, le vaccin n'aurait pas de réel effet sur le déclin cognitif des patients. Selon les chercheurs, de nouveaux tests se doivent d'être effectués sur un panel plus large de patients dont la démence est spécialement liée à la pathologie TAU.
Le Sémorinemab, un traitement en phase de test pour lutter contre l'Alzheimer
C’est une société suisse qui aurait elle aussi trouvé un traitement ciblant la protéine tau, qui, selon les recherches, jouerait un rôle important dans la propagation de la maladie d’Alzheimer. Ce traitement, contrairement au vaccin, se serait montré significativement efficace dans le combat contre le déclin cognitif des 272 patients lors des tests cliniques de 49 semaines. En effet, le déclin cognitif serait réduit de 43,6%. Cependant, la dégradation fonctionnelle des patients n’a pas été impactée par le traitement. Cette dernière étant le deuxième principal critère d’évaluation. On note aussi que le traitement à été testé moins d’un an, ce qui est assez court pour une pathologie à l’évolution lente.
Malgré tout, ces deux avancées donnent espoir dans la possibilité d’un jour trouver un traitement efficace pour la maladie d’Alzheimer, qui permettrait d’en arrêter l’évolution définitivement, progressivement, ou de prévenir son arrivée.
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