Comment diagnostiquer la maladie de Parkinson ?
Maladie neurologique chronique et évolutive, la maladie de Parkinson touche près de 5 millions de personnes dans le monde. Diagnostiquée en moyenne à l'âge de 58 ans, la maladie se caractérise par une dégénérescence des neurones dopaminergiques : neurotransmetteur crucial dans le contrôle des mouvements du corps, la dopamine est alors en déficit. C'est généralement lorsque des symptômes moteurs apparaissent que les personnes consultent et que peut être posé le diagnostic.
Par quels tests et examens passe ce diagnostic ? La maladie de Parkinson partage-t-elle des symptômes avec d'autres pathologies ? Des symptômes les plus typiques qui amènent les patients à consulter jusqu'à l'annonce aux familles, nous vous proposons une synthèse du parcours de détection et de diagnostic de la maladie de Parkinson.
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Les symptômes caractéristiques de Parkinson
L'akinésie désigne une lenteur dans le mouvement, voire une difficulté à initier ce mouvement. Les gestes qui demandent rapidité et dextérité, comme l'écriture, sont particulièrement touchés.
L'hypertonie désigne la contraction permanente des muscles qui est souvent l'un des premiers symptômes du syndrome parkinsonien. Il s'ensuit une impression de raideur et une flexion anormale des membres.
Le tremblement est présent dans moins de 40% des cas de maladie de Parkinson, bien qu'il soit dans l'imaginaire collectif le symptôme le plus typique à la maladie. Ce tremblement de repos touche les extrémités des membres et la mâchoire, mais disparaît lors des mouvements volontaires et des phases de sommeil.
Diagnostic différentiel
Pour diagnostiquer la maladie de Parkinson, il est essentiel d'éliminer d'autres pathologies qui peuvent se manifester par ces premiers symptômes et donc prendre la forme d'un syndrome parkinsonien.
En présence de la triade parkinsonienne (akinésie, hypertonie, tremblement), il est nécessaire de différencier la maladie neurologique de Parkinson de la maladie de Wilson, mais aussi d'autres atteintes, notamment vasculaires. Pour diagnostiquer avec certitude la maladie de Parkinson, il faudra donc que le syndrome parkinsonien soit associé à au moins deux de ces critères :
- Une amélioration des troubles sous traitement dopaminergique
- L'apparition de mouvements involontaires anormaux sous dopamine
- Un tremblement de repos asymétrique voire unilatéral
- Une hyposmie ou anosmie (diminution ou disparition de l'odorat)
D'autres symptômes précoces, qui n'affectent pas la motricité, peuvent compléter le bilan clinique et confirmer le diagnostic lorsqu'ils sont associés aux critères précédemment évoqués : il peut s'agir de troubles intestinaux, de troubles du sommeil paradoxal ou encore d'une apathie.
Maladie de Parkinson et syndrome parkinsonien
Il convient de différencier syndrome parkinsonien et maladie de Parkinson : le syndrome parkinsonien désigne les symptômes premiers qui permettent de détecter une maladie de Parkinson, mais qui peuvent être aussi la manifestation d'autres maladies du système nerveux.
Ces maladies sont plus rares, mais variées : maladie à corps de Lewy, atrophies multisystématisées, maladie de Wilson, paralysie supranucléaire progressive, ou encore dégénérescence cortico-basale sont quelques-unes des affections qui ne traduisent pas un syndrome parkinsonien.
Lorsque la maladie de Parkinson est suspectée, c'est généralement la mise en place du traitement qui confirme de manière certaine le diagnostic. La réponse aux traitements antiparkinsoniens (précurseurs de dopamine, agonistes de dopamine ou substances bloquant la dégradation de dopamine) est l'un des critères de confirmation du diagnostic de la maladie.
Le déroulement du diagnostic de Parkison
Le diagnostic de la maladie de Parkinson repose principalement sur l'observation des symptômes est sur un examen clinique. Des tests spécifiques ont été mis en place pour diagnostiquer le syndrome parkinsonien, dont la cause la plus courante est la maladie de Parkinson. Ils sont généralement effectués par une neurologue et ont pour but de révéler l'hypertonie plastique et la lenteur de mobilité.
Le tonus est apprécié par l'observation de la marche et des manoeuvres de mobilisation passive. La réponse motrice est évaluée par des exercices de mouvements rapides et répétés, comme les gestes de pianotage ou de marionnettes. Une diminution du tremblement est attendue lors des tests de coordination consistant à approcher un doigt de son nez. Les mouvements des yeux sont également observés, et les réflexes ostéotendineux testés.
Des examens complémentaires, biologiques ou d'imagerie cérébrale, peuvent être parfois nécessaires pour éliminer d'autres causes de syndrome parkinsonien : la prise de médicaments comme certains neuroleptiques, d'autres maladies neurologiques rares, des affections vasculaires, ou encore une intoxication à certains métaux, comme la manganèse.
L'annonce du diagnostic
C'est le plus souvent le patient lui-même, parfois appuyé par son entourage, qui sollicite une consultation pour des troubles qui évoquent la triade parkinsonienne. Si le médecin généraliste effectue un examen clinique qui l'amène effectivement à suspecter la maladie de Parkinson, le patient est idéalement dirigé vers un neurologue, qui va effectuer des tests plus poussés (toujours d'ordre clinique). Notez que le délai pour obtenir un rendez-vous dans un cabinet de neurologie peut parfois être de plusieurs mois.
Il faudra également attendre plusieurs mois de traitement pour pouvoir diagnostiquer de manière définitive la maladie de Parkinson : l'évolution de la maladie et la réponse du patient au traitement (très positive les premières années) sont en effet nécessaires à la confirmation du diagnostic.
Ce n'est que lorsque le diagnostic est officiellement posé qu'une demande de prise en charge à 100% au titre d'une ALD peut être faite. La confirmation du diagnostic est aussi le moment d'évoquer avec le patient et ses proches les perspectives d'évolution de la maladie et d'émettre d'éventuels pronostics par rapport à l'état actuel du malade.
Les symptômes tardifs répondent en effet très peu aux traitements dopaminergiques. Il est essentiel d'avoir à l'esprit que l'amélioration considérable permise par le traitement en début de maladie varie de 5 à 10 ans avant l'apparition de nouveaux troubles, d'aggravations et de complications.
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