Quelle est l'évolution de la maladie chez un patient ?

Maladie chronique et évolutive, Parkinson est une affection neurodégénérative dont les traitements actuels ne stoppent malheureusement pas l'évolution. S'ils permettent d'améliorer considérablement la qualité de vie des malades et sont particulièrement efficaces durant les premières années, ils n'empêchent pas, à terme, l'aggravation progressive des symptômes ou l'apparition de nouveaux.

Nous revenons avec vous sur les différents stades habituels de la maladie de Parkinson, sur l'évolution des troubles et leur impact sur la vie quotidienne, mais aussi sur les pistes de recherches scientifiques et les espoirs de voir se développer un nouveau traitement.

Quelle est l'évolution de la maladie chez un patient ?

Parkinson influence-t-il l'espérance de vie ?

La maladie de Parkinson n'est pas mortelle. Chronique et à long terme, elle affecte essentiellement la qualité de vie mais peut permettre de conserver un quotidien actif selon l'âge d'apparition des premiers symptômes et la vitesse d'évolution de la maladie, différente pour chacun. À un stade avancé de la maladie cependant, la combinaison de l'âge et d'une aggravation des symptômes accroît les risques indirects et variés de chute (causées par une perte d'équilibre), ou encore d'infection (causés par des troubles de la déglutition). La maladie nécessite donc une vigilance continue et pluridisciplinaire durant ses différentes phases, afin d'optimiser la qualité de vie du patient et de réduire les risques de mortalité indirectement causés par les symptômes parkinsoniens.

 

Les phases d'évolution de la maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson se caractérise par des symptômes individuels et par une évolution propre à chaque malade, indifféremment de son âge. On distingue cependant 4 grandes phases qui caractérisent généralement l'évolution de la maladie depuis l'apparition des premiers symptômes jusqu'à sa phase avancée.

 

Premiers symptômes de Parkinson 

La première phase de la maladie est celle où se manifestent les premiers symptômes moteurs, qui incitent généralement la personne atteinte à consulter. Les errances médicales sont cependant fréquentes à ce stade, soit parce que les symptômes ne sont pas encore assez caractérisés, soit parce que d'autres pistes doivent être, au préalable, écartées. La phase du diagnostic est un moment sensible, qui peut demander un effort d'acceptation plus ou moins long selon les personnes et la manière dont elles sont entourées. Se faire accompagner par des associations, des médecins ou des psychologues est important à ce stade. 

 

Réponse au traitement

La mise en place d'un traitement est bien souvent l'occasion de confirmer le diagnostic : celui-ci reposant sur l'administration de précurseurs de la dopamine (lévodopa), d'agonistes de la dopamine, ou encore d'inhibiteur des enzymes responsables de la dégradation de la L-dopa, son efficacité confirme aussi l'origine des symptômes. 

Le traitement dopaminergique entraîne une nette diminution des toubles durant les premières années de prise. On parle de phase d'équilibre, le traitement n'entraînant pas encore de complications motrices et les symptômes étant généralement efficacement contrôlés.

 

Complications et ajustements des traitements

Un stade de complications arrive généralement après plusieurs années de traitement dopaminergique efficace. Les précurseurs de dopamine comme les agonistes entraînent, dans une mesure variable selon les patients, des mouvements involontaires appelés dyskinésies. 

Ce sont stade se caractérise par une alternance de phase d'efficacité moindre du traitement, où les symptômes de la maladie réapparaissent donc, et de phases où les symptômes sont contrôlés, avec toutefois la présence fréquente des mouvements involontaires secondaires au traitement. L'état physique et psychique de la personne malade peut subir de grandes variations durant cette période. 

Il est nécessaire de procéder à des ajustements précis des horaires de prise et des doses. Il est possible d'avoir recours, à ce stade, à d'autres types de traitements, comme la stimulation cérébrale profonde.

 

Phase avancée de la maladie de Parkinson

Le stade avancé de la maladie correspond à la survenue des signes axiaux, c'est-à-dire les troubles moteurs touchant l'axe du corps, qui apparaissent dans la majorité des cas (80%) 10 ans après les premiers symptômes moteurs : il s'agit des troubles affectant la marche, la posture, la parole et les réflexes de déglutition.

Ces symptômes ont un impact négatif sur la qualité de vie, et nécessitent une vigilance accrue de la part de l'entourage comme du personnel soignant. Les traitements conventionnels ont peu d'efficacité sur ces troubles. Une prise en charge pluridisciplinaire est nécessaire pour la mise en place d'une rééducation, le/la neurologue, l'orthophoniste et le/la kinésithérapeute occupant chacun un rôle clef à ce stade de la maladie. 

 

Prise en charge des symptômes et pistes de recherche

De nombreuses solutions sont aujourd'hui proposées pour réduire au maximum l'impact des symptômes de Parkinson sur le quotidien du malade, aux différents stades de la maladie. Les traitements médicamenteux et chirurgicaux sont proposés lors des premières phases.

Au stade avancé de la maladie, la prise en charge multidisciplinaire des signes axiaux offre des solutions pour améliorer la qualité de vie du malade et réduire les risques indirectement liés à sa maladie : 

  • séances d'orthophonie pour le maintien de la parole, 
  • soutien nutritionniste pour les troubles de la déglutition,
  • rééducation posturale et de la musculature axiale avec possibilité de port de minerve ou de corset, apprentissages de stratégies pour retrouver une démarche fluide, pratique d'activités physiques adaptées.

La maladie de Parkinson est le syndrome cérébral le plus étudié en France : les recherches sont actives et prometteuses. La prise en charge a déjà beaucoup évolué au cours des deux dernières décennies. De nombreuses pistes sont aujourd'hui ouvertes, qui permettraient, si elles aboutissent, une amélioration considérable du contrôle des symptômes parkinsoniens. Parmi elles, le chélateur de fer à faible dose, la diffusion intracérébrale de lumière infrarouge, l'identification de biomarqueurs qui permettrait de révolutionner le diagnostic et la gestion de la maladie, des vaccins contre les formes toxiques de l'alpha-synucléine, la thérapie génique, la transplantation cellulaire, la nicotinothérapie, ou encore la radiochirurgie.

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